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 La lutte contre le libéralisme...

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Jérôme
Collins
Cohn-Bendit
7 participants
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AuteurMessage
Simon
Bavard
Simon


Nombre de messages : 30
Date d'inscription : 13/04/2005

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MessageSujet: article (suite)   La lutte contre le libéralisme... - Page 2 EmptyDim 4 Sep à 14:39

Dictature du prolétariat ou dictature du Parti?

« dictature du prolétariat : période qui suit la victoire de la révolution et durant laquelle tout le pouvoir doit appartenir au parti communiste afin d’empêcher la bourgeoisie de reconquérir le pouvoir. » Cette définition de la dictature du prolétariat, nous la trouvons dans le livre d’Histoire ES-L-S 1re, HACHETTE Education, précisément à la page 44. Cette définition de la dictature du prolétaire est en fait maladroite, surtout qu’elle est située dans la leçon sur le marxisme de Marx, et non sur le marxisme-léninisme. Certes, l’expression « dictature du prolétariat » est celle de Marx mais cette dictature n’est pas réellement décrite par celui-ci dans ses écrits. Nous pouvons néanmoins être sûr que cette dictature n’est pas celle d’un Parti unique : Marx, contemporain de la Commune de Paris de 1871 qui a été le premier gouvernement ouvrier de l’Histoire de l’humanité, s’est profondément enthousiasmé de l’expérience parisienne. La Commune a, en effet, été une expérience profondément démocratique fondée sur les conseils, dans lesquels règnent le suffrage universel, la révocabilité immédiate de tout mandataire par simple décisions de ses électeurs : la démocratie directe y a régné. Les ouvriers et les artisans, qui se sont emparés eux-mêmes du pouvoir politique, ont installé une toute autre forme de démocratie qui n’a strictement rien à voir avec la démocratie représentative actuelle. La nature démocratique de la dictature du prolétariat est affirmée par Engels, en 1847, dans son projet initial du Manifeste communiste : « Elle (la révolution du prolétariat) établira en tout premier lieu l’administration démocratique de l’Etat et instaurera ainsi (...) la domination politique du prolétariat. » Aussi, le Manifeste déclare : « Le premier pas de révolution consiste dans l’élévation du prolétariat au rang de classe dominante, dans la conquête de la démocratie. » Dans un article remarquable, écrit en 1918, qui s’intitule Marx et le problème de la dictature du prolétariat, le leader du Parti menchévik Julius Martov affirme que le gouvernement ouvrier est une dictature dans la mesure qu’elle est capable « d’écraser tout résistance que les classes exploitrices pourraient opposer à la réalisation de transformation d’ordre socialiste et révolutionnaire. »

Cependant, selon Lénine et les bolchéviks, la dictature du prolétariat n’est aucunement une démocratie mais la dictature du Parti unique, à savoir celle du Parti bolchévik. Le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux soviets! », lançé dans les Thèses d’Avril, est d’un pure opportunisme démagogique, visant à gagner des voix au sein du peuple russe. Après la révolution d’Octobre, les syndicats vont être contrôlés par l’Etat et les institutions populaires, représentées par le système des soviets, dépérissent petit à petit au profit du Parti qui va s’accaparer tout l’appareil d’Etat. Nous assistons précisément au processus de « bureaucratisation par en-haut », comme le prononce l’historien Marc Ferro dans Des soviets au communisme bureaucratique : Lénine, avant-même la guerre civile et le « communisme de guerre », fait non seulement interdire les journaux bourgeois mais aussi, les journaux anarchistes et socialistes. En décembre 1917 déjà, Lénine crée la Tchéka (ancêtre du KGB) : redoutable instrument de répression, c’est la police politique de la pensée et des moeurs qui a pour mission d’inspirer la peur, afin de forger l’ « homme nouveau », l’ « homo sovieticus ». En mars 1918, sont arrêtés les socialistes révolutionnaires (SR) de gauche qui ont notamment participé, avec les bolchéviks, au Comité militaire révolutionnaire de Pétrograd. Tous les Partis sont désormais interdits et tous les dirigeants (SR, menchéviks...) qui ont, à un moment, cru en une démocratie socialiste sont jetés aux poubelles de l’Histoire.
Ce qui se passe après la révolution n’est aucunement « la dictature du prolétariat mais la dictature sur le prolétariat », comme l’a prédit Trotski en 1903, en analysant les idées de Lénine. Mais Trotski lui-même va contribuer à cette dictature sur le prolétariat : c’est par exemple lui qui ordonne l’écrasement de la révolte des marins révolutionnaires de Kronstadt, en 1921. Autrement dit, dans la « patrie de la révolution prolétarienne », les prolétaires n’ont aucun pouvoir politique et ne disposent pas des moyens de production. En fait, tout le contraire de ce que Marx a voulu. Les « révolutionnaires professionnels » minoritaires –qui, eux, se sont emparés du pouvoir politique et des moyens de production– se sont substitués aux classes exploitrices traditionnelles et ne forment plus qu’une classe néo-aritocrate et néo-bourgeoise : c’est la bureaucratie socialiste. Georges Orwell a décrit merveilleusement cette dégénérescence de l’« Etat ouvrier » dans 1984.

La Russie, en quelques mois, passe d’une démocratie révolutionnaire fondée sur les conseils à une monocratie léniniste qui fera en sorte de jeter aux poubelles de l’Histoire cette période d’effervescence populaire. Dans les premières pages de son livre, Marc Ferro montre sa volonté d’en finir avec la légende « qui veut dater de l’époque de Staline, pas d’avant, la subversion de l’idéal socialiste et révolutionnaire dans la Russie des Soviets. Ces textes attestent que les pratiques qui définissent cette subversion datent de l’époque de Lénine et de Trotski. »
Nous pouvons être encore plus radicaux : sur beaucoup de concepts, Lénine représente mal le marxisme de Marx; et le stalinisme et ses pratiques totalitaires ne semblent être que l’aboutissement du léninisme. Lénine a souvent traité les sociaux-démocrates de « traîtres » et de « révisionnistes » car ils ont fait évoluer les idées de Marx : mais Vladimir ne serait-il pas lui-même un « révisionniste » et le traître de Karl?

Simon Ebersolt
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Jérôme
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Jérôme


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Date d'inscription : 12/04/2005

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MessageSujet: Re: La lutte contre le libéralisme...   La lutte contre le libéralisme... - Page 2 EmptyDim 4 Sep à 14:46

Merci pour ces précisions très utiles je trouve. Ne t'attend pas pour autant à de telles nuances dans mes messages, car j'ai la facheuse tendance de faire des 'raccourcis', mais se fût instructif en tout cas thumleft
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MessageSujet: Re: La lutte contre le libéralisme...   La lutte contre le libéralisme... - Page 2 EmptyVen 16 Sep à 0:42

En tout cas, personnellement, j'adhère à 100% aux idées de Cohn Bendict (enfin, celui du forum quoi). Ca m'étonne même Shocked que quelqu'un aie une pensée aussi proche de la mienne.

J'en reviens au forum... le problème aujourd'hui est de considérer le libéralisme comme une insulte. Et on, tend vers ce phénomène. Ce qu'il faut faire, et c'est faisable, c'est de moraliser les échanges économiques, de permettre l'égalité des chances, de réformer l'éducation. J'ai déjà lu ça quelquepart... je crois que c'est en gros dans le programme du MLC, non ?
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Jérôme
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Jérôme


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Date d'inscription : 12/04/2005

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MessageSujet: Re: La lutte contre le libéralisme...   La lutte contre le libéralisme... - Page 2 EmptyVen 16 Sep à 1:55

Oui, tout à fait : on voit tout de suite les lecteurs consciencieux thumleft
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MessageSujet: Re: La lutte contre le libéralisme...   La lutte contre le libéralisme... - Page 2 Empty

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