En lisant les messages sur d'autres forums qui traitent d'actualité je ne peux que constater que la majeure partie des gens ce contentent de pointer du doigt ceux qui vivent différemment d'eux en les rendant coupables de tous les maux du pays. Mais qu'en est-il de trouver de vraies solutions pour que chacun puisse faire son boulot peinard? Dans la tête de beaucoup de français les intermittents du spectacle sont vu comme de joyeux saltimbanques profiteurs vivant dans l'oisiveté, la fête, le monde de la nuit si ce n'est le strass et les paillettes. Caricature quand tu nous tiens!
Idée reçue n°1: L'oisiveté: Il faut se rappeler qu'un artiste indépendant, en dehors des heures de spectacle, travaille sans être payé pour les répétitions, la création, la mise en scène, quand ce n'est pas le démarchage pour trouver des dates.
Idée reçue n°2: Le profit: Un artiste qu'il soit inscrit au régime des intermittents ou pas est loin d'être le profiteur calculateur que l'on dépeint si souvent. Le gros problème de la profession c'est le travail au noir. Dans ma région Languedoc Roussillon certains employeurs ne payent que 200 euros un groupe de 5 ou 6 musiciens pour une animation en soirée en plein été, et certains artistes poussés par la misère et la concurrence acceptent cette aumône. Au niveau des déclarations et du paiement des charges, les employeurs déchargent leur responsabilité sur des associations loi 1901 auxquelles ils demandent une facture de 200€. C'est ensuite à l'association de se démerder pour rémunérer de manière officielle et correcte les artistes. Ce qu'il se passe souvent, c'est que l'artiste doive faire 3, 4 ou 5 dates pour obtenir 1 seul cachet d'intermittent. Sur le papier, rien n'est visible pourtant il s'agit bien là de travail au noir dissimulé... Mais à qui la faute? A l'artiste qui veut travailler pour bouffer? Certainement pas!
Idée reçue n°3: Le strass et les paillettes: la vie de 90% des artistes français et bien loin de celle que montre la télévision et les journaux. Les artistes vivent des vies comme tout le monde, ils ont des familles, des obligations. Et s'ils se roulent les pouces en comptant sur les allocations chômage intermittent ils vont vite déchanter.
CONCLUSION: Mettre le déficit de la caisse d'assurance chômage des professionnels du spectacle sur le dos des artistes et techniciens du spectacle est une grave erreur de cible. A mon avis il est plutôt du aux raisons suivantes:
1 - La surmédiatisation d'une poignée d'artistes privilégiés qui rafle tout le budget destiné au spectacle.
2 - La sous-évaluation de la rémunération des artistes qui sont souvent payés bien au dessous du smic (ce qui est illégal mais qui ne choque personne)
3 - L'opacité du système de cotisation intermittents qui permet à des organisations pseudo-mafieuses de réaliser de belles arnaques. Tout le monde le sait mais personne ne fait rien.
4 - L'utilisation par certains employeurs des contrats d'intermittents à outrance même pour des emplois longs ou des emplois n'ayant rien à voir avec le spectacle.
Ceux qui détournent la loi ne sont pas toujours ceux qu'on pense. Ce sont ceux qui peuvent se payer un ou plusieurs avocats connaissant toutes les ficelles et toutes les faiblesses du régime actuel.
Ce que demandent les artistes et les techniciens du spectacle c'est simplement de pouvoir travailler tranquilles avec un minimum de sécurité pour leurs foyers et non pas d'aller se la couler douce et boire le champ chez Drucker sur le dos des contribuables.
Ce que je propose:
Je propose un meilleur contrôle des groupes, des troupes, des artistes et de leurs techniciens au niveau local. Il faudrait que chacune de ces formations obtiennent une autorisation d'exercer de la part de la mairie ou du département de résidence lors de commission d'évaluation. Cette autorisation leur garantirait le statut d'intermittent du spectacle et l'obligation d'être payé convenablement par les employeurs. Je propose par ailleurs que tous les employeurs décidant d'accueillir un spectacle en fassent la déclaration auprès des autorités locales. Ainsi il serait plus aisé de faire la chasse aux représentations pirates. D'un autre coté, les départements et les collectivités locales participeraient activement à la promotion de leurs artistes locaux en dehors de leur région. Par contre, les artistes et techniciens qui ont signé un contrat de production avec des sociétés privées sortiraient entièrement du régime des intermittents du spectacle et cotiseraient au régime général.
C'est le manque de cadre qui nuit à la profession en donnant lieu à tous les abus de part et d'autre. Si on ajoute ce cadre, la profession d'artiste ou de technicien du spectacle pourra enfin être considérée à sa juste valeur, les caisses se rempliront à nouveau et tout le monde aura sa part du gâteau. Maintenant si tout cela n'a pas déjà été fait, c'est qu'il doit y avoir des raisons (et peut-être certaines d'entre-elles ne sont pas très avouables).
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