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 La Constitution européenne, un enjeu historique.

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MessageSujet: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyMer 25 Mai à 17:59

Comme tout le monde le sait, les Françaises et les les Français sont invités à se prononcer sur un Traité étalissant une Constitution pour l'Europe. Le texte de ce projet de Constitution fait depuis quelques mois l'objet de nombreux débats, sur ce forum et ailleurs. Afin de conclure cette campagne qui, quel que soit le résultat de ce référendum, aura été une bonne chose puisqu'aura enfin posé clairement le débat de l'Europe sur la table, je tiens à écrire ceci à ceux qui vont voter, ou qui peuvent influencer ceux qui vont voter, car l'enjeu n'est pas négligeable.
Certains disent qu'il faudrait tout renégocier. Renégocier sur des bases de gauche évidemment. Deux remarques sont ici nécessaires : la première, c'est que la France aura du mal à en renégocier un traité plus social, tout d'abord parce que les négociations seraient plus difficiles encore qu’avant : même si l’on parvient à négocier un nouveau traité (ce qui est peu certain, du moins à court terme), il est évident qu’il ne sera jamais aussi ambitieux que celui-ci, car on ne négocie pas mieux à 25 qu'à 15, parce qu'on ne négocie pas mieux avec Barroso à la tête de la Commission qu'avec Prodi, avec un Parlement européen à majorité à droite qu'à majorité à gauche, avec des communistes et des racistes à la tête d'un projet alternatif, avec 17 gouvernements de droite sur 25.
D’autre part, le tour de piste serait vite fait s’il l’on devait renégocier le traité de façon plus « sociale » : il n'y a aucun ministre communiste ou trotskiste dans un des 25 gouvernements. Il n'y a aucun chef de gouvernement socialiste, aucun Parti socialiste, aucun syndicat autre que français qui ait appelé à voter non. Tous sont ou seront très probablement porteurs d’un oui ratifié le jour où l’on parlera de renégocier.
Il est surtout très peu probable qu’une telle négociation, qui durerait plusieurs années – la Constitution a nécessité quatre ans de réflexion et de travaux- donne un meilleur résultat pour la France. Nos partenaires tenteront de revenir sur les concessions faites après de dures négociations : remise en cause des règles de vote, réouverture de la polémique sur l’héritage chrétien, place des services publics et de la Charte des droits fondamentaux dans la Constitution. Et la France, qui aura refusé un texte dont elle a eu l’initiative et qui porte son empreinte, ne sera pas en position de force. La tendance au "Non" français suscite d'ailleurs une certaine incompréhension à l'étranger, et les Français passent de plus en plus pour des égoïstes peureux constamment insatisfaits, ce qu n'est pas être tout à leur honneur.
N'oublions pas que 24 pays nous accompagnent, que nous ne sommes par conséquent pas seul, et qu'un Traité d'une telle ampleur est forcément le résultat de compromis ; il ne s'agit donc pas d'imposer par le biais de l'Union notre idéal de société aux autres (qui n’en voudraient d’ailleurs pas tous), mais d’essayer de construire le meilleur modèle possible avec eux, de façon pragmatique, et avec raison et réalisme.
. Il faut le répéter : ce texte de « compromis » entre vingt-cinq peuples est bon pour deux raisons : d’une part parce qu’il améliore le fonctionnement de l’Union européenne (elle fonctionne mieux avec que sans), mais surtout parce qu’il a une chance d’être accepté par tous les peuples à qui il va être soumis (ce qui n’est pas une mince affaire). Nous avons des envies et des projets qui nous sont propres, mais veut-on faire l’Europe seuls ou avec les autres ? Pour une fois dans l'Histoire, sachons être un peu humbles pour être grands. L'Europe est un projet ambitieux, avançons alors avec nos 24 frères dans un avenir toujours plus commun. Avons-nous besoin d'être bloqués, surtout maintenant ? : à un moment où tant de vastes pays très peuplés (Chine, Inde, Brésil, Indonésie, etc.) s'affirment comme des puissances en devenir, quel poids peut avoir la France avec ses 60 millions d'habitants et ses 555000 km2 ?

Voilà des siècles que les peuples d'Europe échouent à unifier ce continent autour d'un cadre politique commun, et pour une fois, nous sommes sur le point de le faire, nous en avons la possibilité, et nous voudrions ENCORE échouer ? ? Victor Hugo se retournerait dans sa tombe s'il voyait ce que la France est sur le point de faire.
Je supplie ceux qui lisent ceci de ne pas minimiser l'enjeu de ce référendum : Il est important de mettre ce que nous vivons en perspective par rapport à l’Histoire : l'Histoire ne fait pas toujours de rappel ; l'histoire ne repasse pas deux fois. Saisissons la chance qui nous est offerte dans toute son imperfection (puisqu'un compromis est toujours imparfait) et avançons avec nos 24 partenaires de façon pragmatique et réalisme face à l'avenir et à ses défis. Songeons que du haut de cette Constitution, vingt siècles de guerres et d’histoire européenne nous contemplent.

Le Groupe des Jeunes Européens.
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Cohn-Bendit
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MessageSujet: Réactions en Europe et dans le monde après les référendums..   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptySam 4 Juin à 23:01

On peut constater dès aujourd'hui les conséquences d'un non à la Constitution européenne, pas du tout perçu comme un non d'espoir à l'étranger, mais comme une recrudescence du nationalisme et comme un non à l'Europe :

Aux Etats-Unis d'abord, on est partagés entre embarras et satisfaction : La perspective d'une Union européenne durablement affaiblie partage les Américains, entre ceux qui redoutent de voir un partenaire important se replier sur lui-même, et ceux qui sont ravis de voir l'idée "d'Europe puissance", rivale des Etats-Unis, sérieusement compromise.
Les dirigeants américains répètent sans relâche depuis l'échec des référendums français et néerlandais qu'ils souhaitent continuer de travailler avec une "Europe forte", sans se prononcer spécifiquement sur le projet de constitution pour l'UE.
Le rejet français et néerlandais du traité font toutefois les délices d'une large partie de la droite américaine, ravie de voir les Européens torpiller d'eux-mêmes l'idée d'une Europe potentiellement rivale de l'Amérique.
Les "néo-conservateurs" et la presse proche de la droite du parti républicain martèlent depuis une semaine des arguments sur la mort annoncée -et bienvenue de leur point de vue- de l'Europe intégrée.
Le rejet de la constitution "est largement utile pour les intérêts américains en Europe", se réjouissait le Wall Street Journal, dans un éditorial après le vote français.
"Le traité aurait pu rendre plus facile la promotion d'une politique étrangère européenne, pour laquelle la France et l'Allemagne voient l'Europe comme un contrepoids au pouvoir américain. L'échec de la constitution va faciliter la tâche des USA pour constituer de futures coalitions de pays volontaires", estime le quotidien des milieux d'affaires.
Enfin, le lendemain du non français à la Constitution, Washington a pris l'initiative dans le conflit entre Airbus et Boeing devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
De même, la Chine, ensuite, on l'a tous vu, est revenu sur toutes ses concessions sur l'affaire de son textile le lendemain du non français également. Finalement, les tenant du non avait raison : le Non nous rend plus forts.

Il faut rappeler que l'Europe représentait un espoir et un exemple pour beaucoup de peuples. Quelle image a-t-on donné ? : celle d'une Europe faible, désapprouvée par ses propres citoyens, désunie et renfermée. On peut deviner la déception des europhiles de par le monde. Il faut le souligner, les Français passent à l'étranger, non pas pour des socialistes convaincus, mais pour des égoïstes constamment insatisfaits.

Enfin, regardons en Europe même, et notamment l'euroscepticisme grandissant en Scandinavie ces derniers jours (comme par hasard) : L'euroscepticisme s'y est en effet installé, et l'opinion publique a clairement basculé en faveur du rejet du traité constitutionnel européen après la victoire du non en France et aux Pays-Bas, selon plusieurs sondages. On l'auras deviné, pour des raisons contraires à celles des extrêmistes de gauche français.
Au Danemark et en Suède, les eurosceptiques (menés par des populistes, xénophobes et même parfois néonazis) se sentent renforcés : au Danemark, à quelques mois du référendum du 27 septembre, quatre études ont révélé jeudi et vendredi la tendance, pour la première fois, d'une victoire du non (environ cinq à dix points d'avance sur le oui). En Suède voisine, les eurosceptiques prennent de l'avance et augmentent la pression sur le gouvernement pour la tenue d'un référendum plutôt qu'une ratification parlementaire prévue en décembre 2005. Heureusement, avec des élections générales en septembre 2006, qu'il n'est pas du tout assuré de remporter face aux partis de centre-droit, le Premier ministre social-démocrate suédois, en poste depuis 9 ans, aurait tout à perdre à organiser un référendum.
Enfin, en Norvège, un sondage de l'institut Opinion publié vendredi montre également un renversement radical de la tendance avec 59% des Norvégiens aujourd'hui opposés à une adhésion du royaume à l'UE contre 41% qui s'y disent favorables. Au mois d'avril, selon une enquête similaire, le camp du oui culminait à 58% tandis que le non était crédité de 42%.
Ces résultats risquent de différer une nouvelle candidature norvégienne à l'UE, les principaux partis politiques favorables à l'adhésion ayant décidé de ne remettre le sujet à l'ordre du jour que lorsque les sondages révéleront une avance significative et stable du camp du oui.

En Suisse, où l'on vote demain pour l'adhésion ou non à l'espace Scheguen (Espace Economique Européen), le camp du oui, qui avait 65% de l'électorat dans les sondages, n'est plus crédité que de 55% au mieux des suffrages exprimés. On peut évidemment voir une corrélation entre cela, et le fait que les citoyens de l'UE aient remis constamment en cause les instances européennes, oubliant ce qu'on leur doit.
En Turquie également (je le précise parce que le MLC se déclare en faveur de l'adhésion de ce pays dans les instances de l'Union), aux vues des débats qui se sont déroulés chez nous, l'envie de nous rejoindre subit un large repli : alors qu'en décembre dernier, les trois quarts des Turcs étaient favorables à l'adhésion, il y a un mois, ils n'étaient plus, selon un sondage, que 60% à la souhaiter, en raison essentiellement d'une incompréhension quant à notre débat sur leur adhésion. Les Français parviendront-ils même à dégouter les Turcs de l'Europe ? Il faudra alors remercier De Villiers d'avoir fait perdre la Turquie à l'Europe !
On constate donc que partout recule le sentiment pro-européen, ce qui est alarmant quand on sait que la construction européenne est une évidence politique et historique.

Sur le plan économico-social, la situation n'a pas été améliorée par le non au référendum : en France comme aux Pays-Bas, le chômage reste élevé, la croissance faible, les politiques libérales. Il n'y a toujours pas de SMIC européens (comme le voulaient certains tenants du non), et le Portugal, la Pologne et l'Irlande n'ont toujours pas le droit à l'avortement (ce que les tenants du non voulaient leur imposer par le biais du Traité, malgré un refus démocratique de leur part). Finalement, voter non n'aura rien arrangé, au contraire même.
L'euro est tombé en une semaine et demi à son plus bas niveau depuis sept mois. En Italie et en Allemagne, ces derniers jours, des députés ont même remis en cause la mise en place de l'euro et abordé la question de la remise en circulation du Deutchmark et de la Lire ; c'est dire à quel point la construction européenne elle-même est aujourd'hui remise en cause dans ce qu'elle avait de plus solide. Seuls les eurosceptiques d'extrême-droite auront donc gagné.

Dans les pays de l'est, et notamment en Pologne, on craint pour les aides européennes (alors même que l'Europe est fondée sur un esprit de solidarité entre les nations - demandez aux Polonais, aux Grecs, aux Portugais et aux Espagnols et ils vous le diront) après qu'ait été développé le mythe (la peur même) du plombier polonais, ce qui est d'une part très insultant pour les Polonais(vive la tolérance et l'esprit d'ouverture et de solidarité chez certains partisans du non), et d'autre part faux, puisque de récentes études montrent aussi que les Polonais préfèrent rester chez eux. Avant l'adhésion, 54% affirmaient n'être pas intéressés par un travail dans l'UE. Un an plus tard, ils sont 74%, selon un sondage publié en avril. Selon les dernières statistiques du ministère du Travail en Pologne, du 1er mai 2004 au 28 février dernier, seuls 5.537 Polonais se sont rendus en France. Et 8.000 Polonais s'y trouvent, dotés d'autorisations de travail. Pas de quoi s'inquiéter donc, surtout qu'une proportion égale de travailleurs français réside à l'Est.

Le non français aura également eu pour conséquence de consommer pour la première fois en cinquante ans de construction commune, le divorce franco-allemand. Pour la première fois, Français et Allemands ne sont majoritairement plus sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne les perspectives européennes. Malgré cela, on constate que Schroëder et Chirac tentent de réaffirmer leur amitié dans cette crise, sans doute la plus grande qu'aie connu la communauté européenne. Une chose est certaine, il n'y aura pas de renégociations. Soit l'Europe avance avec ce Traité, soit elle n'avance plus - ce qui va malheureusement probablement se passer. Vive le Traité de Nice !
Les pays s'embourbent dans une espèce de nationalisme-égoïste grimpant, le 'non" d'espoir ne porte absolument pas les fruits escomptés, mais il a entraîné les tenants du oui avec lui. Tony Blair se réjouit déjà à l'idée de n'avoir pas à organiser de référendum au Royaume-Uni.
Comme tout le monde le sait, Chirac s'en va dans 2 ans, probablement remplacé par Sarkozy (Vive le social !), et Schroëder avant la fin de l'année, probablement remplacé par la chrétienne-démocrate Merkel (et revive le social !). De même, le parti social-démocrate ne sera plus à la tête de la Suède dans un an, et la multiplication d'élections à venir en Italie (législatives début 2006), ou encore en Pologne (législatives 25 septembre 2005) n'incite pas à l'optimisme. Allez demander aux tenants du non si c'est Sarkozy et Merkel qui vont négocier ensemble un Traité plus social, appuyés chaleureusement par le président de la Commission Barroso.
L'Europe, durant trois à dix ans, est à présent bloquée, avec un boulet au pied. Merci la France ! Les Chinois, les Indiens, les Brésiliens, les Russes et les Indonésiens attendront bien sûr que nous ayons achevé la construction de l'Europe, comme les Etats-Unis, le Japon et la Corée l'ont toujours fait. Merci les Français d'avoir mis un coup de frein pareil à la construction européenne et au rêve européen ! L'Histoire, je l'espère, saura juger ceux qui ont mis à bas la plus ambitieuse aventure offerte à l'humanité. En croyant voter en faveur de l'Europe, les tenants du non se sont bien trompés, et ils n'ont fait que jouer le jeu des nationalistes. Vive De Villiers ! Besancenot président !
Vive le rêve européen... sans l'Europe !
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyDim 5 Juin à 1:45

Les conscéquences du NON en France sont en effet néfastes pour le moment. Mais je ne pense pas que nous puissions extrapoler sur des futures négociations. La France est mal vue, certes. Les conscéquences ne sont pas sociales, certes. Mais de là à penser qu'il s'agit d'une crise persistante, je crois qu'il faut relativiser : le NON a de toute évidence déstabilisé l'Europe, mais certainement à court terme. Je ne dis pas qu'une crise ne se prépare pas : je pense au contraire que c'est ce qu'il va arriver, mais c'est une opinion personnelle. Je suis moi-même très déçu par le choix des Français - bien que je m'y attendais - mais tout n'est pas fini. Je crois en une nouvelle Constitution, peut-être moins bonne, peut-être moins sociale, mais les renégociations auront bien lieu.
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyDim 5 Juin à 2:33

Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis qu'il va y avoir une crise : la crise est déjà là, et je ne crois pas éxagérer en disant que cela aura des échos au-delà de notre génération. Je met ma main à couper qu'il n'y aura pas d'autre Constitution. Si l'on renégocie, ce sera pour faire place à un autre traité où on trouvera les grandes lignes de la Constitution et les principales réformes institutionnelles attendues, mais ce ne sera juridiquement plus une Constitution pour l'Europe, juste un traité comme il y en a eu d'autres dans le passé. On a vu qu'après le refus par la France de l'Europe de la défense en 1954, les dirigeants européens n'ont plus retenté le coup. De même, si ce projet de Constitution est abandonné, on risque également d'abandonner l'idée même de constitution. La renégociation laisserait donc place à un traité qui constituerait une étape comparable aux anciens. Le nouveau projet ne pourrait être aussi ambitieux, et si un jour il aboutit, nous aurons forcément perdu des années, ce qui n'est pas négligeable dans un monde qui change aussi vite que le notre. Je le répète : les autres puissances ne nous attendrons pas. Les français n'ont pas su saisir leur chance, et ils sont passé à côté de l'Histoire.
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyDim 5 Juin à 11:32

Citation :
Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis qu'il va y avoir une crise : la crise est déjà là, et je ne crois pas éxagérer en disant que cela aura des échos au-delà de notre génération
La crise est déjà là, certes. Mais tout porte à croire qu'elle sera passagère : le fait que la Chine fasse des siennes, que l'Euro perde de sa valeur etc. sont des conscéquences directes au vote du NON. C'est un peu comme à la bouse : lorsqu'on aprrend qu'une entreprise s'affaiblit, on retire ses billes, mais pour un temps; cela n'entraîne pas fatalement la faillite de ladite entreprise.

Maintenant, tu semble vraiment pensé que l'idée de créer une Constitution Européenne est abandonnée : ce n'est pas le cas. Les futures négociations seront sauvages, ça c'est sûr. Mais elles auront bien lieu : j'en suis persuadé.
Maintenant, je pense que tu n'as pas tort lorsque tu dis que les textes seront moins ambitieux, mais que veux-tu : peut-être faudra t'il que l'on se contente de cela.
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyDim 5 Juin à 16:32

Citation :
La crise est déjà là, certes. Mais tout porte à croire qu'elle sera passagère : le fait que la Chine fasse des siennes, que l'Euro perde de sa valeur etc. sont des conscéquences directes au vote du NON. C'est un peu comme à la bouse : lorsqu'on aprrend qu'une entreprise s'affaiblit, on retire ses billes, mais pour un temps; cela n'entraîne pas fatalement la faillite de ladite entreprise.

Maintenant, tu semble vraiment pensé que l'idée de créer une Constitution Européenne est abandonnée : ce n'est pas le cas. Les futures négociations seront sauvages, ça c'est sûr. Mais elles auront bien lieu : j'en suis persuadé.

Je crois que t'as pas bien compris où je voulais en venir : l'idée d'établir une Constitution pour l'Europe n'est pas abandonnée, puisque les procédures de ratification continuent, je dis simplement que le rejet du Traité constitutionnel a provoqué une crise, que cette crise a des conséquences à court termes (réactions étrangères, baisse de l'euro, crise de confiance dans les gouvernements en place, etc.), et, ce qui est bien plus grave, des conséquences à long terme, qui sont le rejet de certains fondements de l'Europe qui se construit depuis 50 ans, notamment l'esprit de solidarité entre les nations, et de tolérance (on le voit bien avec le débat sur le plombier polonais et sur l'adhésion de la Turquie).
Alors je te désapprouve lorsque tu dis que tout porte à croire que cette crise n'est que passagère (sauf si l'on considère que toutes les crises ne sont que passagères dans l'Histoire, puisque se finissent à un moment) : je l'ai déjà dis plus haut, et je l'ai montré par un constat : le sentiment pro-européen a reculé partout, le nationalisme remonte et ceux qui représentaient le visage de l'Europe depuis des années sont désavoués par les Européens eux-même, le couple Chirac-Schroëder entre autres. Ce rejet de la Constitution est un vrai coup de frein à la construction européenne, et a un impact qui va bien au-delà de la simple remise en cause des instances européennes ; on l'a bien vu, les eurosceptiques sont les grands vainqueurs de ce scrutin. C'est donc bien l'idée même d'Europe qui est remise en cause. L'euroscepticisme gagne tous les pays, même ceux traditionnellement europhiles.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que cette crise va bien au-delà de la baisse de l'euro, de la crise sur les textiles chinois, de la refonte du paysage politique français ; cette crise remet en cause le travail et les espoirs de quatre générations, et n'apportera probablement rien de mieux, n'aura au mieux comme conséquence positive que de pousser les politologues a renseigner les citoyens sur l'Europe, son fonctionnement et ce qu'elle nous apporte, ce qui aurait aussi pu être fait avec cette Constitution.

Enfin, je te le réaffirme, s'il doit y avoir une renégociation (qui n'aboutirait pas avant des années -comme si on avait des années à perdre !), ce ne sera plus pour une Constitution, mais pour un simple Traité contenant les points essentiels et nécessaires à l'évolution de l'Union : la réforme des institutions que l'on attend depuis dix ans, le ministre des affaires étrangères. Mais l'idée de Constitution, si ce projet-ci est refusé, ne refera pas surface avant des décennies, exactement comme l'idée d'une Europe de Défense n'a par refait surface depuis que la France l'a refusé il y a cinquante ans.

Citation :
Maintenant, tu semble vraiment pensé que l'idée de créer une Constitution Européenne est abandonnée : ce n'est pas le cas. Les futures négociations seront sauvages, ça c'est sûr. Mais elles auront bien lieu : j'en suis persuadé.
Encore une fois, attention : je ne dis pas que l'idée de créer une Constitution Européenne est abandonnée, je dis que cela risque fort d'être le cas. Mais ça ne l'est pas encore, je n'ai pas dit cela : si ça l'était, les procédures de ratification du Traité s'arrêteraient : or elles continuent.

Citation :
Maintenant, je pense que tu n'as pas tort lorsque tu dis que les textes seront moins ambitieux, mais que veux-tu : peut-être faudra t'il que l'on se contente de cela.
Mais malheureusement, il va bien falloir qu'on s'en contente, parce-que malheureusement, et ce n'est pas une surprise, on ne négocie pas mieux à 27 qu'à 15. Il faudra penser à remercier les partisans du Non à l'occasion...
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyDim 5 Juin à 21:59

Je tiens à rapporter ici des propos tenus par l'un des leaders du non de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a, textuellement répondu la chose suivante à un jounaliste qui lui demandait si l'Europe n'avait pas été une bonne chose pour les pays de l'Est (le journaliste avait cité les Lituaniens comme exemple) :
Citation :
Les Lituaniens ?! Non, mais je m'en fous moi des Lituaniens. J'en ai jamais vu, moi, de lituanien ... T'en as déjà vu toi ?
Et vive la tolérance, l'esprit de solidarité entre les peuples (ce qui est l'un des fondements de cette Europe tant critiquée). On voit là qu'en effet, les tenants du non, à gauche comme à droite, ne militent pas toujours pour l'Europe comme ils le disent, mais plutôt dans un esprit franco-français, ce qui laisse à douter des motivations de certains tenants du non qui se disaient pro-européen malgré le fait qu'ils s'opposaient à un Traité constituant le premier pas nécessaire vers une Europe politique.
Je rappele que Jean-Luc Mélenchon a été le socialiste qui a le plus milité durant cette campagne, et qu'on l'a vu à maintes reprises participer à des meetings du PCF en compagnie de Buffet, de Besancenot et de Bové.

Cela me fait douter de moins en moins du fait que le non à la Constitution est bien la victoire des eurosceptiques -et pas du tout des partisans d'une autre Europe (ou alors une Europe franco-française, allez comprendre !). Les partisans du non n'étaient motivés que par leurs intérêts personnels, et ceux d'une certaine partie des Français, alors que je constate que les tenants du oui étaient très majoritairement motivés par des intérêts franco-européens.
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyLun 6 Juin à 11:56

C'est bien beau de donner la leçon : faire passer les votants du non pour une bande de racistes et de protectionnistes, c'est tellement plus facile...


Seulement la France est mal placée pour donner des leçons car en 2002 PERSONNE n'a empêché le candidat du fn de passer au 2ème tour.

Alors avant de faire la chasse aux sorcières à l'étranger, faudrait commencer à balayer devant notre porte Wink
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Jérôme
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyLun 6 Juin à 11:57

Réponse à Cohn-Bendict :
C'est vrai que ce n'est pas glorieux... Si même la gauche se met à tenir ce genre de discours, où allons-nous?

Citation :
Les partisans du non n'étaient motivés que par leurs intérêts personnels, et ceux d'une certaine partie des Français, alors que je constate que les tenants du oui étaient très majoritairement motivés par des intérêts franco-européens.
Tout à fait d'accord avec toi. Les chiffres des sondages (bien qu'il faille les relativiser) vont dans ce sens. Je conseille à ceux qui pensent que le NON était un NON social de jetter un coup d'oeil sur les sites des instituts de sondages.


Réponse à Philo :
Avant toute chose, bienvenue sur ce forum. En tant que partisan du OUI, je tiens à dire que ce n'est pas mon opinion. Le NON n'est pas un NON d'extrème droite, mais pas un NON de gauche non plus. C'est un NON voté à côté : que la majorité des gens de gauche aient voté NON ne signifie pas que cela est un NON de gauche. Il faut voir ce qui a motivé ce choix.
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MessageSujet: Re: La Constitution européenne, un enjeu historique.   La Constitution européenne, un enjeu historique. EmptyLun 6 Juin à 16:17

Citation :
C'est bien beau de donner la leçon : faire passer les votants du non pour une bande de racistes et de protectionnistes, c'est tellement plus facile...

Ce n'est pas une question de facilité, je ne fais que constater des faits, et le fait est là : les tenants du "non" durant cette campagne n'étaient pas dans un esprit de solidarité et d'ouverture vis-à-vis de l'Europe (et en particulier vis-à-vis des pays de l'Est). L'argument du plombier polonais a été utilisé par des eurosceptiques de gauche comme de droite. Je ne fais pas la leçon, je déplore le fait qu'une majorité de Français aie donné un coup de frein terrible à la construction européenne, se soit rangé derrière les extrêmistes, et aie voté, non pas en connaissance de cause, mais dans un esprit d'égoïsme et souvent de mépris par rapport à nos frères européens, et à la seule recherche de leurs intérêts, et non de ceux de l'Europe : c'était "On va perde nos emplois au profit des Polonais sous-payés", "la Turquie va nous rejoindre, on va avoir une déferlante migratoire", "la laïcité française et le droit à l'IVG sont menacés" (ce qui était une preuve d'ignorance et de paranoïa vis-à-vis du texte), ou encore "on en a marre du chômage, on va pas voter comme Chirac" (comme si ça avait quelque chose à voir).
Les tenants du "oui" étaient, dans leur argumentation, beaucoup plus préoccupés de l'Europe (la place de la France en Europe et de l'Europe dans le monde, la construction européenne comme une évidence historique, ce Traité rapproche l'Europe de ses citoyens, l'Europe marchant mieux avec que sans). Alors je le dis très clairement : le "non" français -comme le non néerlandais d'ailleurs- n'est pas un "non" d'espoir -ce qui le croiraient se trompent gravement- mais un "non" d'ignorance, de peur (la peur a été l'argument le plus efficace du camp du "non"), un non égoïste vis-à-vis du reste de l'Europe, et (à gauche comme à droite) un "non" très protectionniste, et (bien trop souvent) d'intolérance, voire de racisme et de xénophobie (vis-àvis des Polonais et des Turcs notamment).



Citation :
Seulement la France est mal placée pour donner des leçons car en 2002 PERSONNE n'a empêché le candidat du fn de passer au 2ème tour.

Alors avant de faire la chasse aux sorcières à l'étranger, faudrait commencer à balayer devant notre porte

C'est exact, et je constate que les 18% de Lepennistes de l'électorat français ont à plus de 90% voté contre la Constitution, et que les tenants du "non" à gauche ont voté comme le leader du FN sans visiblement avoir de remords ni de doutes sur leur choix, alors que le fait que seuls des partis extrêmes aient appelé à voter "non" aurait dû amené les gens à se poser des questions.
Alors on me dira : "ouai, mais c'était pas le même "non"" ; un "non" est un "non", et je constate que ceux qui ont voté "non" ont mis le même bulletin de vote que Jean-Marie Lepen, et cela me fait peur. Et puis je le répète, en croyant jouer en faveur d'une Europe plus sociale, les tenants du "non" de gauche n'ont fait que jouer le jeux de l'extrême-droite (qui est sortie bien renforcé de ce scrutin), car l'Europe ne sera pas plus sociale, il n'y aura pas de meilleures renégociations et l'Europe est momentanément bloquée et en crise grave.

D'autre part, Philo, tu dis qu'il faudrait d'abord "balayer devant notre porte" avant de "faire la chasse aux sorcières à l'étranger" : les conséquences du "non" en France ont déjà été abordées dans ce forum (elles sont d'ailleurs aussi déplorables qu'à l'étranger) et à présent, je tenais à souligner les conséquences de l'euroscepticisme français grimpant sur l'opinion étrangère vis-à-vis de l'Europe. Les dégâts sont attristants. Et on constate que le "non" français n'est perçu et compris nul part comme un non d'espoir, qu'il a provoqué une montée de l'euroscepticisme partout et provoqué l'une des plus graves crises que l'Union aie connu.
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