Au-delà des disparités économico-sociales Nord-Sud, l'humanité est face à des enjeux communs, qui sont ceux de la préservation de la biodiversité mondiale, de l'environnement :
Le changement climatique, par exemple, résulte de l'accentuation de l'effet de serre par les activités humaines. Depuis plus de 150 ans, l'industrie libère du CO2 dans l'atmosphère des millions de fois plus vite qu'il n'avait été stocké sous terre. Si aucune décision n'est prise, la hausse des températures pourrait atteindre 6°C en 2100 ayant des conséquences économiques, sociales et environnementales. Pour limiter les conséquences catastrophiques du réchauffement climatique, il faudrait réduire les émissions globales de CO2 de 50%, ce qui veut dire une réduction de 80% dans les pays riches.
Des efforts sont donc nécessaires pour que notre niveau de consommation énergétique permette un développement durable.
L'appauvrissement de la biodiversité (qui est une réalité alarmante ; par exemple la forêt amazonienne a perdu en un an une surface pratiquement équivalente à celle de la Belgique) peut nuire à la découverte de nouveaux médicaments, ainsi qu'à la fertilité des champs. En 2002, 24% des mammifères, 12% des oiseaux et 30% des poissons étaient menacés d'extinction. 50%des forêts de mangroves, pourtant essentielles à la vie de 75% des espèces marines commercialisées, ont disparu. Les forêts tropicales primaires, réserves de la biodiversité mondiale, subissent un déboisement rapide et continu, de l'ordre de 15 millions d'hectares par an (soit 2 fois l'Irlande).
Cependant la société montre des signes de prise de conscience.
Depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992, les risques majeurs de dégradation des ressources naturelles et leurs conséquences sont de plus en plus pris en compte par les décideurs politiques au Nord comme au Sud.
Le nombre et les actions des organisations non gouvernementales (ONG) internationales sur les questions environnementales et sociales sont en croissance constante (création de plus de 7000 nouvelles ONG depuis 1990). Le succès croissant des labels "équitables" permet à chacun d'agir en consommant : comme le label Max Havelaar, dont les points de vente en France sont passés de 250 à 3500 en 3 ans.
Il est encore temps d'agir. Notre richesse apparente repose sur une croissance économique dont les indicateurs ignorent l'épuisement des ressources naturelles. L'élaboration actuelle des prix tient peu compte des coûts environnementaux et sociaux ; par exemple, le prix de vente d'un kilo de céréales n'inclut pas les coûts nécessaires à la dépollution de l'eau, supportés par la collectivité.
Nous pouvons tous agir en réduisant nos consommations superflues et en faisant pression sur les gouvernements et les entreprises pour que s'impose un développement durable. Nous avons encore le choix entre une régulation choisie et une régulation subie : les marges de manoeuvre ne sont jamais les mêmes selon qu'on se donne une semaine ou vingt ans pour les mettre en oeuvre.
Le développement durable, la sauvegarde de la biodiversité et donc le bien-être des générations futures sont de belles ambitions, mais qu'attend l'homme pour se bouger vraiment et les réaliser ? Tout en restant conscient d'une globalisation de l'ultra-libéralisme et d'une extension constante de la société de consommation (due en partie à l'émergence de nombreux pays en développement), comment peut-on appréhender le monde de demain, un monde vidé en grande partie de ses richesses naturelles et dégradé par la pollution ? Où en sont les actes, derrière les paroles des leaders mondiaux ? Attendrons-nous l'extension du trou de la couche d'ozone jusqu'à notre porte et le bilan de la déforestation ou de la pollution de tous nos points d'eau pour agir ?